Entrevue de Frédéric Broué avec LE ZigZag.
Un article de Louise Arbique (25 septembre 2021)
ÊTRE MAIRE: conversation avec Frédéric Broué candidat à la mairie de Sainte-Agathe-des-Monts
Certains ont peur de passer pour des chialeux. Mais faire des suggestions, dénoncer de mauvaises pratiques, revendiquer des améliorations ce n’est pas chialer. C’est s’impliquer, s’engager dans la municipalité.
Frédéric Broué
Dans le cadre des élections municipales qui auront lieu le 7 novembre prochain, nous avons choisi d’interviewer quelques candidats de diverses villes des Laurentides. Certains sont déjà conseillers et se présentent à la mairie, d’autres sont maires sortants ou se présentent comme conseillers. Nous avons laissé parler nos interlocuteurs, de manière à simplement les connaître et qu’ils puissent en toute sincérité et simplicité se présenter aux citoyens et citoyennes.
D’entrée de jeu, Frédéric me demande de le tutoyer et, bien sûr, de l’appeler par son prénom. Frédéric est père de trois enfants de 13, 9 et 6 ans, tous très actifs. À 47 ans, il doit tenir la forme pour suivre sa marmaille tout en travaillant comme directeur général adjoint à Saint-Colomban, ainsi que bénévole et conseiller municipal à Sainte-Agathe. Chose certaine, les défis ne lui font pas peur.
Né à Saint-Jérôme, Frédéric a de la graine de décrocheur. Cela se confirme en secondaire 3, car il trouve que l’école n’est pas faite pour lui. Il quitte l’école, mais ses parents, fins pédagogues, l’obligent à travailler. Le Mont Saint-Sauveur l’embauche. Il aime ce travail et apprend à aimer les gens, mais surtout, cette école de la vie lui fait comprendre que son avenir se prépare sur les bancs d’école.
Au sortir du secondaire, il part en Ontario étudier en gestion des loisirs.
De retour au Québec, il jette son dévolu sur le monde municipal. Sainte-Anne-des-Lacs, l’embauche comme directeur des loisirs à concurrence de 20 heures par semaine. Il y découvre entre autres l’importance des organismes communautaires et du bénévolat. Parallèlement, il travaille pour le complexe sportif de Saint-Jérôme et étudie le soir à l’université en Ressources humaines et gestion administrative.
Son parcours en gestion des loisirs se décline comme suit : Saint-Faustin, directeur des loisirs, Saint-Colomban directeur des loisirs pendant 12 ans. Il me signale que cette ville de 6 000 habitants à son arrivée est passée à 20 000.
Entretemps, le maire de Sainte-Sophie lui offre le poste de directeur général adjoint. Une séparation de quatre ans avec Saint-Colomban, mais pas un divorce car, depuis, il y est retourné comme directeur général adjoint et y est resté. La somme de toutes ces expériences lui a permis de développer de solides qualités de leadership et de gestionnaire.
Z.Z. : comment la ville de Saint-Colomban prend-elle votre décision de briguer la mairie de Sainte-Agathe-des-Monts?
F.B. (il sourit) ils m’aident et c’est pour cela entre autres que je peux me lancer. J’ai trois jeunes enfants alors, je ne peux pas me mettre dans une situation vulnérable. À Saint-Colomban, je peux prendre un congé sans solde pendant 8 ans. Donc, à partir de septembre, je prends ce congé et si je deviens maire de Sainte-Agathe, tout est beau et sinon, j’ai toujours mon poste à Saint-Colomban. C’est une situation sécuritaire et une preuve supplémentaire de mon désir sincère de participer à l’avenir de ma ville. Sainte-Agathe est devenue ma ville depuis que j’ai épousé une Agathoise de souche. C’est tellement beau Sainte-Agathe!
Frédéric Broué est un citoyen qui s’engage, qui s’implique. Dans ce sens, il s’occupe depuis douze ans de la fondation X-QUIVE avec son ami de toujours Guillaume Lemay-Thivierge, un organisme qui vise à aider les décrocheurs. Il participe aussi au soccer tout en étant président du conseil d’administration de l’école Groulx-Bazinet depuis que ses enfants sont à l’école.
F.B. : si je cumule toutes ces fonctions, c’est parce que j’aime changer les choses quand je le peux. C’est d’ailleurs pour ça que j’aime être en politique. J’ai approché Denis Chalifoux, cet homme de cœur, qui m’a ouvert la porte de son équipe et de plus m’a laissé le dossier administration et loisirs. Quand Denis a annoncé qu’il prenait sa retraite j’ai décidé de me lancer dans l’arène après avoir évalué que la somme de mes expériences du municipal me confère aujourd’hui la compétence en gestion et le leadership. D’ailleurs je suis connu pour être un rassembleur, ce qui est essentiel avec ma vision de la gestion municipale.
Frédéric m’amène sur le terrain de la participation citoyenne.
F.B. : Quand tu es un élu, ça prend des gens qui viennent nous voir et font des commentaires. On n’a pas inventé le fonctionnement d’une ville. Nous avons besoin du pouls des citoyens. On peut changer nos façons de faire quand on a des critiques constructives. Certains ont peur de passer pour des chialeux. Mais faire des suggestions, dénoncer de mauvaises pratiques, revendiquer des améliorations ce n’est pas chialer. C’est s’impliquer, s’engager dans la municipalité.
Les projets de son équipe pour Sainte-Agathe
F.B. : Premièrement on écoute les citoyens. Il faut travailler avec eux. Sinon, comment faire avancer une ville et leur donner un droit de parole? Si on n’agit pas de la sorte, le danger existe qu’ils se tournent vers les réseaux sociaux. J’ai vu des gens tomber malades, se détruire. Les journaux devraient laisser une place aux citoyens.
Une fois élus, nous trouverons les moyens pour que les citoyens puissent s’exprimer. Si les familles n’ont pas le temps de venir au conseil, alors on pourrait organiser les déjeuners du maire et celui des conseillers. Aux deux semaines on pourrait dîner dans un parc.
L’important c’est de donner une réponse aux citoyens. Le fait de ne pas donner de réponse les laisse dans l’incertitude et de là partent des chicanes.
On va organiser de beaux évènements, on protégera le lac et l’environnement.
L’école
Z.Z. : si tu es élu as-tu l’intention de ressortir le projet d’école qui n’est toujours pas construite à Val-David?
F.B. : oui! On veut une école dans le secteur centre Sainte-Agathe/Val-David. On a un beau terrain au Mont-Sinaï. On a un club de plein air juste à côté. Pour une fois, une école publique pourrait être en nature et pas nécessairement au centre de la ville ou à proximité. On pourrait offrir l’option plein air au primaire. Généralement ce sont les écoles privées qui offrent des écoles en nature. Nous avons commencé les démarches pour rouvrir le dossier. J’ai demandé les résolutions du CSSL à l’accès à l’information.
J’aimerais instaurer une étroite collaboration avec le Centre de services scolaire des Laurentides. Autrement dit entre les écoles et la Ville.
L’entretien et l’achat des modules de parc
À Saint-Colomban on a économisé beaucoup d’argent avec cette collaboration. On peut faire des échanges, par exemple on coupe le gazon des écoles et le CSSL, en échange, nous prête le gymnase le soir.
Voir les écoles fermées le soir c’est inadmissible. Pourquoi bâtir un gros Centre sportif quand on a des écoles et des gymnases qui le soir peuvent servir aux citoyens? Il nous faut trouver de nouvelles idées, des solutions pour réduire les coûts. À Saint-Colomban on nous appelle les Gaulois des Laurentides parce qu’on a réussi ce tour de force. Si on peut le faire à Saint-Colomban, on peut le faire à Sainte-Agathe.
ENTREPRISES
J’espère amener les gens au centre-ville et cela peut se faire à travers des évènements. Comme les fins de semaine, offrir des spectacles de chansonniers et de blues entre autres.
Il y a bien des façons d’attirer les gens et de créer ce sentiment d’appartenance si important au bien-être. Pour cela les gens doivent se reconnaître et bien sûr la clé est l’écoute.